Véritable trésor de l’Île Rouge, le cacao malgache séduit par ses qualités exceptionnelles et ses saveurs uniques qui enchantent les amateurs de chocolat du monde entier. En effet, souvent considéré comme un petit paradis du chocolat, Madagascar possède une tradition cacaotière riche, ainsi qu’une réputation grandissante dans le monde de la chocolaterie fine.
Madagascar, un terroir d’exception pour le cacao
L’histoire du cacao à Madagascar remonte au début du XXe siècle, lorsque les colons français ont introduit cette culture sur l’île. Aujourd’hui, Madagascar produit entre 8 000 et 9 000 tonnes de cacao par an, ce qui en fait un producteur de niche mais de haute qualité. La majorité de cette production provient de la vallée du Sambirano, dans le nord-ouest de l’île, une région qui bénéficie d’un terroir exceptionnel. En effet, la vallée, inondée par la rivière du même nom, offre des sols fertiles, idéaux pour la culture du cacao, notamment la variété Criollo, réputée pour ses fèves blanches et ses arômes délicats.
Ce cacao est cultivé sans engrais, dans une terre qui abrite une flore endémique riche, ce qui confère à ses fèves un goût si particulier. Les notes d’agrumes, la rondeur en bouche, ainsi que la légère amertume et les saveurs fruitées (framboise, fraise) font du cacao malgache une référence mondiale. Il n’est pas surprenant que la richesse aromatique de ces fèves ait séduit les grands chocolatiers internationaux, qui louent alors la complexité et la finesse de ses profils gustatifs.
La diversité génétique et aromatique du cacao malgache
Les plantations malgaches abritent principalement trois variétés de cacaoyers : Criollo, Forastero et Trinitario. La variété Criollo, très rare, est très recherchée pour son arôme prononcé et sa faible amertume. Le Trinitario, hybride, combine la résistance du Forastero avec la finesse du Criollo, offrant une palette aromatique riche et variée. Par ailleurs, des études génomiques ont montré que chaque cacaoyer malgache possède sa propre essence, ce qui explique la diversité des chocolats produits sur l’île.
Le travail de sélection et de fermentation est crucial pour le développement des arômes et il est, de ce fait, effectué avec soin. Quant à la fermentation, qui dure généralement entre 3 et 8 jours, elle se fait dans des caisses en bois perforées, ce qui permet d’éliminer le mucilage et de favoriser la formation des saveurs. Par ailleurs, le séchage naturel au soleil, méthode privilégiée à Madagascar, s’étale sur 8 à 15 jours, et assure ainsi la meilleure qualité des fèves.
Madagascar, un acteur reconnu dans la chocolaterie fine
Le cacao malgache est aujourd’hui considéré comme un cacao fin, bénéficiant d’un label en cours d’étude pour une Indication Géographique. La Chocolaterie Robert, pionnière créée en 1940, est la première à produire des chocolats 100 % originaires de Madagascar. Elle a remporté plusieurs distinctions internationales, notamment la Médaille d’Or à Londres en 2017 pour son chocolat noir pur, considéré comme l’un des meilleurs au monde.
La marque “Menakao” valorise également ce savoir-faire exceptionnel en mettant notamment en valeur les ethnies malgaches à travers leur emballage, tout en respectant des méthodes ancestrales de fermentation et de transformation. Toutefois d’autres marques ont vu le jour ces dernières années et sont toutes aussi gouteuses que compétitives : Eka, Chocolaterie Bifor, l’Artisan Chocolatier et Confiseur Sambika, ou encore les chocolats C&C de l’Atelier des Sens. La qualité du cacao malgache est aussi attestée par des certifications biologiques et équitables, qui renforcent sa réputation à l’échelle mondiale.
La 7e édition du Salon du Chocolat et de la Gourmandise : un hommage à la richesse malgache
Le samedi 12 avril dernier, j’ai eu le plaisir d’assister à la 7e édition du Salon du Chocolat et de la Gourmandise, organisé par le Wednesday Morning Group (WMG) au Carlton Anosy, à Antananarivo. Plus qu’un simple rendez-vous gourmand, cet événement a été un véritable hommage à la culture et au savoir-faire malgache, tout en soutenant des actions sociales pour l’autonomisation des femmes et des communautés défavorisées.
L’événement a ainsi rassemblé une trentaine d’exposants, artisans et chocolatiers locaux, qui ont présenté leurs créations : tablettes, pâtisseries, confiseries, et autres délices. La diversité des produits reflète la richesse aromatique du cacao malgache, avec des notes fruitées, boisées et épicées. Des ateliers pour enfants, des démonstrations culinaires et un défilé de mode chocolaté ont rythmé cette journée festive qui, selon la responsable communication de WMG, Madame Ginah Ralaimihoatra, a été un véritable succès. Quant à Candera Formation et Conseil, ils ont offert un véritable festival de saveurs, allant des classiques aux plus surprenantes : chocolat au fromage, au tsiperifery, au tsilanindimilahy ou aux fruits rouges.
Ce qui me touche particulièrement, c’est de voir l’engagement derrière ce salon, à savoir celui de soutenir les femmes malgaches issues de quartiers défavorisés à travers des formations en couture et crochet en raphia, pour leur offrir plus d’autonomie. C’est beau de voir comment le plaisir du chocolat peut aussi être un moteur de changement social.
Pour conclure, le cacao et le chocolat de Madagascar incarnent, à eux seuls, toute la richesse et la diversité de l’île. Entre ses terroirs exceptionnels, ses variétés rares et ses arômes incomparables, Madagascar s’affirme comme un acteur majeur de la chocolaterie fine mondiale.
Alors pourquoi ne pas profiter de déguster notre chocolat local d’exception tout au long de cette Semaine Sainte qui approche à grands pas, en toute modération toutefois J Joyeuses Pâques à tous !
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Article rédigé par Valérie Andréas pour Mad Caméléon
Photographie adaptée sous Licence CC by https://commons.wikimedia.org/wiki/File:F%C3%A8ves_de_cacao,_Mus%C3%A9e_du_Chocolat,_Atelier_du_Chocolat_de_Bayonne.jpg
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